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dimanche 16 février 2014

Cour du Commerce Saint-André

La Cour du Commerce Saint-André est un passage en plein milieu du quartier latin, riche en souvenirs de l'époque Révolutionnaire,  qui relie la Rue St André des Arts et le Boulevard St Germain (130 Boulevard St Germain).


Un monument historique

En 1987, un très grand nombre d’éléments de la cour du Commerce Saint-André, dont les façades et les toitures des commerces, les trois entrées, et la verrière ont été inscrits aux Monuments historiques 


C'est dans ce petit passage que Danton habita au n°1, que Marat imprimera son journal "l'Ami du peuple" de 1790 à 1793, au n° 8 jusqu'à sa mort le 13 juillet 1793, et que le charpentier allemand du nom de Schmidt mettra au point la guillotine dans son atelier du n° 9 .   

C'est dans ce passage que fut ouvert le célèbre café  "Procope" fondé en 1689 par Francesco Procopio dei Coltelli, qui sera dès 1792 un "foyer révolutionnaire" fréquenté  par le club des Jacobins et celui des Cordeliers .



L'Histoire

Entre 1360 - 1630, le passage se trouve sur le fossé de l'enceinte de Philippe Auguste dont il subsiste un fragment et une tour englobés dans les bâtiments à l'est.

En 1640, un chemin est établi sur l'ancien fossé comprenant des fondations de l'enceinte du mur de Philippe Auguste, sous le nom de cour du commerce.

Le passage a été ouvert en 1735 entre deux jeux de paumes pour relier la rue Saint-André des Arts et la rue de l'Ancienne Comédie. Il s'appelle alors "Cour du Commerce" à cause des boutiques qui le bordaient. 


Le plus vieux café de Paris

Parmi les enseignes célèbres de la cour se trouvent le plus vieux café de Paris,  premier café-glacier de Paris, le "Procope" fondé en 1684, ainsi que le Relais Odéon.


Le "Procope"fut rendu célèbre lors de la révolution française où de nombreux artistes et écrivains venaient s'y rencontrer.

1686 : Fondation au n°13 rue de l'Ancienne-Comédie du café Procope par Francesco Procopio dei Cotelli, originaire de Palerme.

Il avait commencé chez l'Arménien Pascal, à la foire Saint-Germain. Il servait des cafés «à la turque» et des spécialités italiennes. Il eut l'idée d'afficher les journaux du jour autour du poêle central.

En 1689, les comédiens-français s’installent en face du Procope et, entre deux représentations, le café devint le café du théâtre.

La proximité du théâtre de la Comédie-Française bâti en 1688 lui apportait de nombreux clients.

1735 Le passage englobe le passage du Jeu-de-Metz qui relie la rue Saint-André-des-Arts avec la rue de l'Ancienne-Comédie.

Dans les années 1740, le café était le lieu de réunion des encyclopédistes Diderot, Voltaire, Rousseau. Et l’Encyclopédie naîtra sous les lustres de cristal du Procope.

1776 Ouverture d'une voie privée sur un terrain gagné sur le fossé de l'enceinte de Philippe Auguste et qui servaient pour des jeux de paume. Les maisons basses sont construites par Ducellier et sa famille. 

Pendant la révolution, on y voit défiler les Danton, Marat et Robespierre. Benjamin Franklin y peaufina la constitution américaine.
 
Une entrée secondaire du café donne sur la cour du Commerce. Elle était utilisée par Danton quand il s'y rendait.

1791 Percement du rempart de Philippe Auguste pour mettre en communication la cour du Commerce avec la cour de Rohan. 

1792 La guillotine est expérimentée sur des moutons dans la cour de la maison du n°9. 1792 Danton et Camille Desmoulins habitèrent au n°1. Danton y a été arrêté le 31 mars 1794.

1877 Percement du boulevard Saint-Germain qui fait disparaître une partie de la cour du Commerce. Les bâtiments du n°130 boulevard Saint-Germain sont construits à cette occasion.

16 mars 1877 Le passage prend le nom de Cour du Commerce-Saint-André par arrêté.


Les vestiges d'une tour de l'enceinte de Philippe Auguste

Presque face au Procope, au n° 8, Marat avait établi son imprimerie. Elle héberge aujourd'hui "Un Dimanche à Paris", un "Concept Store" dédié au chocolat regroupant une boutique d'excellentes viennoiseries ainsi qu'un Salon de Thé/Restaurant, dans lequel vous pourrez admirer les vestiges d'une tour appartenant à l'ancienne enceinte de Paris de Philippe Auguste.


La Cour de Rohan          

A gauche du restaurant, dans le renfoncement, on accède à la Cour de Rohan, (quand le portail veut bien s'ouvrir -- il y a un bouton pour ouvrir la grille sur votre droite -- .... fermé notamment le dimanche... ), un ensemble de cours et bâtiments médiévaux magnifiquement conservés et restaurés.

Ce passage était à l’origine bloqué par l’enceinte Philippe Auguste, qui passait dans cette cour. Certains vestiges de cette enceinte sont visibles aux n°3 et 7. Le nom de Rohan est une altération de Rouen. Cette voie, qui existait au XVI ème siècle, était voisine de l’hôtel des archevêques de cette ville de Normandie.

Cette petite cour est constituée de trois courettes qui se succèdent : l'une possède un fragment de l'enceinte de Philippe Auguste (en terrasse), l'autre a gardé un hôtel de 1636 et un trépied forgé servant à monter à cheval. A voir Le fragment de la muraille de Philippe Auguste A proximité La cour du commerce Saint-André La rue Saint-André des arts L'Odéon

Cette cour a été créée avant le 16 ème siècle et son nom vient de Rouen, la ville, en raison de la proximité du palais où étaient logés les prélats provenant de la ville normande de Rouen (l’hôtel des évêques de Rouen). Son nom s’est ensuite transformé en "Cour de Rohan".

Au Moyen Age le passage était utilisé lorsque le roi  Philippe Auguste traversait ce quartier. A l'origine c'était un cul -de-sac ouvrant sur la rue de l'Eperon, dont une partie avait été absorbée en 1866 Par la rue du Jardinet actuelle.    

Son extrémité se heurtait au rempart de Philippe Auguste. Une brèche faite dans ce mur vers 1791 mit le cul-de-sac en communication avec cette cour. On peut d’ailleurs apercevoir encore des vestiges du mur de l’enceinte de Philippe-Auguste dans la première courette. On y accède soit par la cour du Commerce Saint-André, soit par la rue du Jardinet . 

Après avoir franchi la grille d’entrée située rue du Commerce Saint-André en face du café " Procope ", on accède à la première courette bordée de petits immeubles entourés de verdure.

Sur l'une des terrasses on peut encore voir un fragment de l'enceinte de Philippe Auguste. 

C’est dans l’un de ces immeubles se trouvait l’atelier de Balthus, peintre d'origine polonaise du 20 ème siècle, qui adorait peindre les chats...  Un escalier extérieur en pierre permet  d’accéder à l'appartement et à l’atelier du peintre. 

En passant sous le porche on accède à la seconde cour, où l'on peut voir les deux grosses bornes destinées à la protection des murs lors du passage des voitures aux grandes roues.
Plus d'infos : ICI

L'Hôtel de Diane de Poitiers

La deuxième courette est la plus petite. Un magnifique hôtel de briques rouges, datant du 16 ème siècle et aux fenêtres très hautes, construit pour Diane de Poitiers en 1550,  maîtresse du roi Henri II, le second fils de François Ier .  

Dans cette seconde courette subsiste une curiosité : le dernier "pas-de-mule" de Paris , un montoir en fer forgé qui servait aux dames , aux abbés et aux vieillards pour se hisser sur leur monture. Dans le 3 ème arrondissement de Paris existe une "rue du Pas de la mule".     

Dans la troisième courette, des constructions de brique et de pierre, de style Louis XIII. Dans un renfoncement, un puits équipé de sa margelle à gargouille et d'une poulie à côté de la plaque indiquant le nom de la cour. 

Dans les années d'après-guerre, Georges Bataille y organisa des fêtes, auxquelles participèrent Sartre, Simone de Beauvoir et Albert Camus. 

C'est aussi dans cette courette que naquit en 1835 le musicien Camille Saint-Saëns . 

Elle aboutit à la petite rue du Jardinet, ainsi nommée depuis le 16 ème siècle car à proximité du jardin de l'ancien Hôtel de Vendôme en 1441 . 

L'immeubles se trouvant au n° 3 est classé aux Monuments Historiques. Certaines célébrités, entre autre le docteur Guillotin (inventaire de la guillotine) ou encore le peintre Balthus, y habitèrent.


La guillotine

La guillotine est l’invention qui était utilisée en France pour infliger la peine de mort jusque l’abolition de la peine de mort en 1981. Il s’agit d’un outil qui arbore une lame qui tombe d’un coup sec pour trancher la tête du comdamné à mort. Contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas Joseph Ignace Guillotin qui a conçu la guillotine.

Octobre 1789. Le député Guillotin (Joseph-Ignace Guillotin Médecin, humaniste et homme politique français), député de Paris aux Etats généraux de 1789, dépose un projet de loi pour unifier les différentes méthodes d'exécution de la peine de mort (potence, hache, bûcher, roue, écartèlement...)
A cette époque, les peines de mort étaient données par pendaison, décapitation à la hache ou encore au bûcher.

Il propose la décapitation en disant à la tribune "le couperet siffle, la tête tombe, le sang jaillit, l'homme n'est plus; avec ma machine je ferai sauter vos têtes en un clin d'oeil et vous ne sentirez qu'une très légère fraicheur sur le cou". Hilarité des députés dans la salle. On trouvait qu'il "tranchait un peu trop dans le vif". Son rapport est classé.

La  machine à décapiter n'a pas été inventée par Guillotin. Elle existait déjà en effet sous différentes formes dès le moyen-âge dans différents pays européens. Il existait déjà des inventions similaires auparavant en Europe : la Maianna italienne et la Maiden écossaise.

Les temps ayant changé, le projet de loi du docteur Guillotin est voté le 25 mars 1792.

Il fait appel au docteur Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l'Académie Royale de Chirurgie, pour réfléchir et créer cette machine. Antoine Louis  est donc le véritable inventeur de la guillotine.
Après en avoir dessiné les plans, d'après les descriptions de Guillotin Antoine Louis fait fabriquer un prototype par un artisan facteur de clavecins, nommé Tobias Schmidt - dont l'atelier se trouve Cour du Commerce Saint-André, sur l'emplacement de l'actuel n°9, à deux pas des demeures de Danton et de Camille Desmoulins). Le charpentier Schmidt ayant présenté le devis le plus faible remporte l'appel d'offres (entre 305 et 824 livres) lancé par le docteur Louis pour construire la machine. assisté de l'exécuteur Charles-Henri Sanson.

Constituée de deux montants verticaux reliés par une traverse, comportant eux-mêmes une rainure, la guillotine fonctionne avec un couperet, placé dans les rainures, et maintenu en haut de la machine à l'aide d'une corde.

Autrefois, le bourreau devait tirer sur une corde pour déclencher le mécanisme. Grâce à Schmidt, il pressera désormais un simple ressort.

La machine est d'abord essayée sur des moutons cour du Commerce, puis sur des cadavres dans la salle de dissection de l'hôpital Bicêtre.

Le 25 avril 1792, après des essais positifs, le premier condamné est exécuté place de Grève.
Le journal «les Actes des Apôtres» donne à la machine le nom de "guillotine".

Le docteur Guillotin, emprisonné pendant la Terreur, fut libéré après la chute de Robespierre. Cela lui a évité de connaître la légère fraicheur sur le cou...

Le charpentier Schmidt meurt riche mais alcoolique sous l'Empire.

A partir des premières exécutions en 1792, elle fut d'ailleurs surnommée "Louisette".

La première exécution à la guillotine fut celle de Nicolas Jacques Pelletier condamné à mort pour vol avec violence, le 25 avril 1972. Lors de l'exécution de Nicolas Jacques Pelletier, la foule hua le bourreau, déçue par la rapidité du spectacle.

La dernière a eu lieu en septembre 1977, à la prison des Baumettes.

+ d'infos : http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/guillotin.html

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